La boucle de Thakhek, où la boucle des Caves


Après une bonne journée de 7h de bus, avec 16 000 stops, 300 nanas qui montent dans le bolide armées de leurs poissons frits, fried rice, bananes, oeufs et autres aliments en tous genre, nous arrivons ENFIN à Thakhek, enfin… à la gare routière de Thakhek. 

Située à 4,5KM de la ville, où les tuk-tuk ont un monopole qui nous empêche toute négociation. On avait rencontré une Russe lors du trajet, avec qui on décide de s’allier pour négocier le trajet jusqu’en centre ville. Après plusieurs explications et autres tentatives de négociation, on arrive à monter dans un bolide direction le centre-ville pour 30 000 kip pour 3 (vs les 30 000 kips / personne demandés initialement !). 

Le tuk-tuk nous dépose au pied du loueur, chez qui on file directement pour réserver un bolide pour le lendemain. On y dépose une caution, on valide le fait qu’on puisse y laisser nos gros sacs et on part en quête d’une GuestHouse. On suit les conseils du Guide et on pose nos valises dans une GH à quelques encablures de chez le loueur. La chambre nous convient, la clim nous fait rêver. On y passera la fin de la journée, avant d’aller dîner dans un petit boui-boui à ciel ouvert. Tous les plats sont à 10 000 kips et l’ambiance est conviviale! 


Jour 1

Après une bonne nuit reposante on dépose nos gros sacs chez le loueur, on y laisse notre passeport et on enjambe le bolide, direction le petit-dés. Une baguette et un café plus tard, nous voilà prêts à partir à la découverte des nombreuses caves qui font de cette boucle sa renommée. Nous faisons un premier stop à Elephant Cave, sympathique première petite grotte. On prend ensuite un chemin de terre pour rejoindre la seconde cave, bien plus impressionnante. On croise pour la première fois (d’une longue liste), Pia et Cyprien, deux lyonnais en tour du monde, à bord de leur propre moto! On fait un petit crochet par un petit lac sympa mais un peu touristique. 

Une nouvelle grotte nous attend, on avait vu sur les blogs qu’elle était gratuite et pourtant à l’entrée, 2 grands-mères nous demandent des sous. On commence à s’agacer à devoir tout payer alors on refuse, elle nous bloque le chemin, finalement nous n’aurons pas d’autres choix que nous acquitter de ces frais. On entre dans la cave où il fait bien sombre, on monte d’abord en haut, voir Bouddha et ses congénères (promis Bouddha on ne t’offensera plus, on a compris la punition qui allait nous arriver). On décide ensuite de descendre, pour voir le trou d’eau et la lumière qui y est projetée. Pierrot la Lune qui s’est invité parmi nous glisse sur un rocher et tombe maladroitement sur le sol, perdant son casque, ses lunettes de soleil et … les clés. Blague? Ah non non, le mousqueton (qui ne nous quitte pas depuis le 15 juillet 2018 - date de notre départ) n’avait pas été accroché au short ! On retrouve le casque, les lunettes et les verres de celles-ci très rapidement, par contre, pour les clés, c’est une autre histoire. Armés de nos téléphones et leurs chères lampes-torches, on scrute tous les recoins, on imagine tous les scénarios, on soulève les pierres, on les remet, on regarde partout. On sera aidés par un premier couple de français puis par deux autres mecs. Sans succès… on finit par se résoudre au fait qu’on ne les trouvera jamais. Pourtant on y a mis du coeur (beaucoup de coeur) et du temps (2H30)… l’un des deux mecs propose à Aymeric de l’emmener en scoot trouver du réseau, pendant ce temps je reste dans la grotte, je continue à fouiller les moindres recoins de celle-ci. Au bout de 45 minutes, pas de nouvelles d’Aymeric, le mec qui l’a accompagné m’avait précisé que le loueur allait nous apporter un nouveau scooter, et qu’Aymeric arriverait avec lui d’ici 30 minutes. 

Je me décide à aller attendre au pied du scooter, sous cette chaleur torride, pour être sûr de voir Aymeric arriver. Au bout d’une bonne heure et deux podcasts plus tard, je vois un tuk-tuk débarquer de nulle part, avec à l’intérieur un scooter. Ô joie. Mais toujours pas d’Aymeric… Le tuk-tuk Man me demande de l’aider à sortir le scooter du tuk-tuk (easy…), et de remettre notre scoot dans le tuk-tuk (LOL il a cru que j’étais Ulk?). Evidemment, on avait bloqué le volant et mis le cadenas sur le disque de frein donc aucun moyen de faire rouler « notre » scoot. On a dû se résoudre à le porter. Et un scoot, c’est lourd. Très lourd. 

Une fois l’engin remis dans le tuk-tuk le mec me fait comprendre que je peux partir (ah oui, parce qu’il ne parle pas un mot d’anglais). Je lui demande (enfin j’essaie) si il a vu mon cher et tendre. Il me dit que non… je me résous donc au fait qu’il allait falloir prendre la route avec ce scoot et nos sacs pour retrouver Pierrot La Lune. 

Première étape : démarrer le scoot. Pas facile quand on n’en a jamais fait. Je n’ai d’ailleurs pas réussi, c’est le Tuk-tuk Man (un peu déconcerté) qui me l’a fait. Accrochée au bolide j’ai remonté ce chemin de terre avant de rejoindre la route principale, enfin la … nationale et ses camions. Quel chemin prendre? Bonne question. D’instinct je me dis qu’il a dû retourner vers Thakhek je prends donc la route dans cette direction, et j’ai bien fait. A peine 2kms plus tard je vois son petit cul sur le bord de la route, à l’affut d’un tuk-tuk ou d’un scoot et de sa poule. Ouf, nous voilà rassurés de nous retrouver, tout va bien ! J’étais juste assoiffée, et lui stressé de ne pas me voir arriver. Faut dire que je maitrise pas le scoot… 

Armé de notre nouveau scooter (merci le loueur pour cette livraison), nous sommes repartis pour continuer notre journée. On a enfilé les kilomètres pour rattraper le temps perdu, on a croisé des rizières en activités, des ponts et des barrages gigantesques, des routes de montagne tortueuses. Pour le déjeuner on s’est offert le luxe d’aller dans un resort pour se remettre de nos émotions. Nos estomacs remplis nous avons continué la route, nous sommes arrêtés pour voir la vallée des arbres morts (du fait de la création d’un barrage en amont), et avons retrouvé Pia et Cyprien rencontrés le matin même. On décide de continuer nos discussions autour d’une bière car nous allons tous dans la même GuestHouse, à Sabaidee. Enfin à vrai dire, peu de choix car dans le bled en question il n’y en a que 2! On pose nos affaires dans notre chambre et on se retrouve autour d’un verre, notre groupe ne fera que s’agrandir, on passe la soirée à une vingtaine, majoritairement des français, quelques étrangers, à picorer et partager nos expériences. Un très bon moment, avant une bonne nuit de sommeil. 


Jour 2

Nuit reposante où nous nous sommes remis de nos émotions. Nous avons sonné le clairon assez vite afin de partir avant la foule (l’auberge est remplie de loopers) et profiter des pains aux chocolats proposés par la GuestHouse. Nous en avalons 3 pour 2 avant de commencer le trajet de ce deuxième jour. On s’arrête d’abord aux Bouddhas gravés dans la roche, très chouette. Puis à Dragon Cave où l’on s’enfonce dans la nuit noire pour découvrir les stalactites et stalagmites (on s’assure bien sûr d’avoir bien accroché les clés cette fois). Ensuite on s’arrête à différents points de vue magnifiques, on déjeune dans un petit resto sur le chemin, avant de tourner sur la route direction Konglor. 

Cette route où le goudron succède à d’énormes trous remplis (parfois) de sable, et qui achèvera nos postérieurs. On arrive à Konglor vers 16h, on avait noté 2 GuestHouse sympa. On va voir la première, on est assez convaincus, on pose nos affaires avant de se dire qu’on a en fait le temps et qu’on va faire le tour des autres. 

On va voir la seconde, on nous propose de voir les bungalows, à 80 000 Kips/nuit. Un peu plus chers que d’habitude, mais la chambre et la vue nous convainquent directement. Immense lit avec moustiquaire, balcon avec hamac et vue sur la montagne. Vendu ! On passera la fin de la journée à admirer le paysage, avant de se balader dans le village et regarder les enfants jouer dans l’eau. On est enchantés par cette chambre ! Le soir on dine dans un petit resto sous une paillote de bambou avant de tomber dans les bras de Morphée. 


Jour 3

Réveil assez tôt, suivi d’un petit-déj et d’une petite marche direction la grotte de Konglor. Après s’être acquittés des droits d’entrée nous avons franchi les grilles de ce mystérieux endroit. Un guide nous a été attribué, nous l’avons suivi jusqu’à sa petite barque, accostée dans la grotte où il faisait nuit noir. Nous avons embarqué dans son petit bolide. Objectif : traverser la grotte longue de 7km, armés de nos lampes torches. L’endroit est superbe : impressionnant, mystérieux et j’en passe. Nous avons fait un premier stop où nous avons pu voir des stalactites et stalagmites pendant que notre petit chauffeur remontait quelques rapides sur son bateau et allait nous récupérer plus haut. 

Nous sommes ressortis de la grotte après 7km dans le noir complet, après quelques minutes de navigation sur la rivière en plein jour nous sommes arrivés dans un petit village où nous avons retrouvé les français rencontrés à Sabaidee : Pia, Cyprien, Anthony, Mégane, Nathalie et Alexis. Nous sommes allés dans une coopérative où des femmes tissent de beaux articles et les avons regardé faire avant de traverser à nouveau la grotte dans l’autre sens. Notre chauffeur, un peu impatient avait pris une autre co-voitureuse dans notre bateau et ne voulait pas attendre trop longtemps dans le village avant de repartir. Nous avons donc fait le chemin inverse, avons traversé quelques rapides depuis le bateau. 

Une superbe expérience, la grotte était vraiment magnifique et c’était incongru de la traverser dans la nuit noire! 

Nous avons récupéré notre scoot à la GuestHouse et avons repris la route direction le petit resto où nous avions déjeuné la veille. Une fois notre repas englouti nous avons commencé le trajet direction Sabaidee pour la nuit. Nous avons fait différents stops pour couper la route et avons chacun conduit pour que l’autre puisse profiter du paysage. 150KM plus tard nous sommes arrivés à Thalang, nous voulions changer de GuestHouse pour voir. Nous avons visité deux chambres à Phosy Guesthouse, et sommes allés voir si il y avait des chambres moins chères que la dernière fois à Sabaidee. Tout était full, nous avons opté pour une nuit en bungalow à Phosy, et un dîner à Sabaidee. On s’est rapidement posé dans notre GuestHouse avant de retourner à Sabaidee pour se remplir la panse. On y a rencontré plein de français avec qui on a passé la soirée : Florent et Solène (les instagrammeurs), Pauline et Guillaume (la RH et le ciné), Yoann et Maud (les clowns), Tim et Ségo (avec qui on a peu parlé et qu’on a pas recroisé par la suite). On a passé une superbe soirée, on a pas opté pour la soirée bbq car on était pas convaincus. L’assiette de frites et les spring rolls nous ont largement satisfaits. Vers 22H, on décide de rentrer se coucher, on enfourche le scoot avant de découvrir qu’il n’avait pas de feux, on est donc rentrés à la lumière de notre téléphone. Le portail de notre GuestHouse était fermé, le propriétaire, de très mauvaise humeur est venu nous ouvrir en râlant. 

Nous avons bien dormi et sommes repartis tôt le lendemain. Enfin du moins, avons essayé de repartir. On enfourche notre bolide, démarrons le moteur et réalisons que notre pneu est … littéralement à plat. Tiens, étrange, la veille au soir il était en pleine forme. Gros soupçons sur le propriétaire de la GuestHouse qui avait semblé très agacé de notre retour « tardif ». Nous sommes allés petit-déjeuner à Sabaidee à pied, une fois nos pains au chocolat engloutis nous sommes partis en quête d’un réparateur pour notre foutu pneu. Le proprio de notre GH nous a conseillé d’aller voir son pote situé 500 m plus loin. Nous avons donc marché à côté du scoot sous une petite chaleur avant de trouver son pote, qui nous a réparé le pneu très rapidement et pour peu cher. Nous avons pu continuer notre périple et avons croisé Anthony, Mégane et Nathalie. Nous convenons de nous retrouver au Orchid Trail, stop que nous avions zappé à l’aller. Ah oui, car nous n’avons pas réellement fait une boucle, on a fait demi-tour à Konglor et sommes revenus sur nos pas pour éviter de rentrer à Thakhek par l’horrible nationale où 12 000 camions doublent les scooters chaque minute. Arrivés au pied du trail nous ne les avons pas retrouvés, on a donc continué notre chemin direction la Waterfall que nous avions également zappé à l’aller. On était seuls au monde, on en a profité pour se baigner et se rafraichir, ce qui était bienvenu compte tenu de la chaleur écrasante. On y a passé une bonne partie de la matinée, avant de reprendre la route et tracer, au milieu des camions et des pick-up, directement jusqu’à Thakhek. 

On a déjeuné rapidement avant de rendre le scoot, en se demandant combien allait nous être facturé notre boulette de début de trajet. Nous avons rendu le scoot, après un rapide check, le propriétaire, nous a rendu nos sacs … et nos passeports. Nous n’avons rien dit de plus et sommes partis rapidement, tant pis pour le manteau OSF et la gourde coincés au fond du coffre du scoot, la boulette était gratis ! 

On est allés poser nos affaires dans la même GuestHouse qu’à l’aller. On s’y est posé et avons reposé nos arrières-trains bien irrités par ces 500 km en scooter des 4 derniers jours. Entre temps, nous sommes partis en quête d’une laundry pour décrasser nos vêtements poisseux, sans succès. Nous avons diné dans un resto italien, tenu par une française. Miam les pâtes et la pizza, avant d’aller nous coucher. Grosse journée de bus prévu le lendemain, direction la capitale…